LE RECRUTEMENT EN 2020 : UNE QUESTION DE VALEURS

Le recrutement : une question de valeurs

Pourquoi en 2020 dans les PME québécoises le recrutement est-il d’abord une question de concordance entre les valeurs de l’entreprise et celles des candidats? Nous discutons ici de la question avec plusieurs professionnels RH.

Dans un contexte de rareté de main-d’œuvre, on pourrait s’attendre à ce que les PME soient avant tout à la recherche de candidats détenant des compétences techniques précises, reliées aux postes vacants. Oui… et non. En vérité, nos PME recherchent avant tout des candidats qui partagent les valeurs de l’entreprise.

Pour Florian Pradon, responsable de l’expérience candidat pour la compagnie technologique montréalaise GSoft, les valeurs passent même avant les compétences techniques. « Certes, on veut que les candidats aient un minimum de savoir-faire pour pouvoir fonctionner, mais on veut surtout des gens qui ont des qualités humaines fortes, s’arrimant à notre culture organisationnelle. »

Annie Beaudoin, c.o., directrice des ressources humaines chez HumanWare, un développeur de technologies pour personnes aveugles ou à basse vision, abonde dans le même sens : « Est-ce que l’expérience du candidat est la chose qui compte le plus? Non. Il faut d’abord qu’il puisse s’adapter à notre environnement de travail. »

Des raisons qui ont de la valeur

Pourquoi accorder autant d’importance aux valeurs? À cette question, Catherine Dubé, CRHA, directrice générale de l’entreprise de services-conseils Coboom, répond : « À travers les années, on s’est rendu compte que les valeurs sont directement reliées au taux de rétention. Autrement dit, la majorité des employés qui ont quitté l’organisation l’ont fait pour des raisons idéologiques et non par manque de compétences. Le taux de roulement étant plus coûteux que la formation, il vaut donc la peine de mettre l’accent sur les valeurs. »

CRHA et directrice des opérations RH chez MSB Ressources Globales, une PME du secteur aérospatial, Stéphanie Martel voit les choses d’un œil similaire : « On mise beaucoup sur les valeurs parce qu’elles sont plus difficiles à inculquer que les compétences techniques. En effet, comment transmettre à quelqu’un les valeurs du service à la clientèle et du travail d’équipe? »

Des exemples de valeurs

Bien que l’ensemble des professionnels RH interrogés s’entendent sur des valeurs comme la conciliation travail-famille, l’engagement social et l’environnement, il y a autant de valeurs différentes que d’entreprises.

Par exemple, chez Ray-Mont Logistiques, les candidats doivent adhérer aux six valeurs suivantes : attitude, performance, flexibilité, innovation, qualité et engagement. « Les employés sont évalués deux fois par année par rapport à ces valeurs », souligne Olivier Charron, CRHA, vice-président et directeur des ressources humaines.

Pour sa part, Geneviève Bouchard, CRIA, chef Personnes et Culture chez Boutique 1861, mentionne la créativité, le plaisir et l’esprit de communauté. « C’est pourquoi on organise des fêtes tous les trois ou quatre mois », explique-t-elle.

Finalement, chez Coboom, la santé a tranquillement pris le pas sur les événements festifs. « En 2019, plusieurs de nos employés ont pris la résolution de ne plus boire d’alcool, affirme Catherine Dubé. Par conséquent, les 5 à 7 qu’on organisait se sont transformés en séances d’entraînement! »

La preuve que les entreprises recherchent des candidats qui épousent leurs valeurs, mais qu’elles sont également prêtes à épouser les valeurs de ces derniers…

 

Source : www.lesaffaires.com

Présenté par l’ordre des conseillers en ressources humaines agréés